Le petit blond marchait dans le grand salon et s’amusait à tout renverser. Sa mère se ruait parfois vers lui pour le rappeler à l’ordre et il arrivait souvent qu’il se passe des choses étranges quand il était un peu trop contrarié, comme des vases qui volent dans les airs par exemple. Son fils ne se contrôlait pas forcément toujours, car oui il était bien lui aussi un sorcier. Thomas avait six ans et il avait déjà hâte de recevoir sa fameuse lettre, ses parents lui avaient toujours tout expliqué à propos de Poudlard depuis qu’ils étaient arrivés sur le sol anglais. Il avait entièrement été éveillé à la magie, bref, Thomas était né dans une famille de sorciers. Par ailleurs, il avait aussi été élevé dans l’idée qu’il n’y avait rien de mieux que la magie pour contrôler le monde entier et ceux qui n’en avaient pas dans leur sang étaient des êtres inférieurs et inutiles. La famille de Thomas était connue dans le monde des sorciers en Allemagne, car la mère de Thomas était un écrivain renommé et son père était une personne respectée au ministère dans le département de la coopération magique internationale. En construisant une image de gens respectables, ils avaient donc réussi à passer outre ce qui se disait, car si l’on remonte un peu plus tôt dans l’Histoire, il y avait beaucoup eu d’alliance contre nature dans leur famille. Oui, des sangs de bourbes avaient sali leur sang et les sangs purs dans leur famille étaient devenus assez rares. Les nouvelles générations de sang mêlés avaient « appris » que c’était de la faute de leurs ancêtres et que le futur devait être meilleur, c’est à dire qu’il ne fallait pas commettre de nouveau la même erreur. Leur famille avait été longtemps été mal vue pendant plusieurs années - au 18ème siècle notamment - surtout à cause de ces histoires qui remontaient très loin, mais les efforts faits par la plupart d’entre eux à la fin du 19e siècle, avait fini par faire apaiser la situation, sans pour autant faire renaitre des sorciers de sangs pur totalement. Au temps présent, il ne restait plus qu’eux, les parents et leur fils et ils n’étaient plus en Allemagne.

Thomas n’avait pas grandi en Angleterre durant ses cinq premières années, mais dans le sud de la Bavière. Ses parents et lui n’étaient à Londres que depuis un an et cela avait été un nouveau départ, car ici, personne ne les connaissait, à part au ministère où Monsieur Schröder avait déjà eu à faire avec les représentants anglais pendant des missions. C’était à partir de cela que les deux époux avaient construit leurs nouvelles relations. Hans avait découvert le fonctionnement du ministère Anglais et il en était tout aussi satisfait que dans son pays d’origine. Il y avait aussi les romans que Lara continuait de publier, et ils commençaient à avoir du succès dans la capitale. Après la mort de sa mère, Hans avait décidé de vendre la maison en Bavière et de partir. Son travail l’avait encouragé à découvrir de nouveaux horizons et il avait enfin pu franchir le pas. L’enfance de Thomas là-bas avait plutôt été normale pour un petit garçon exceptionnel. Il avait été dans une l’école spéciale comme tous les enfants sorciers. Il avait été envoyé dans le même genre d'école une fois arrivé en Angleterre. Il était plutôt un élève qui désirait plus que de la simple théorie, à vrai dire, la théorie l'ennuyait grandement, et il n'avait qu'une seule hâte, aller à Poudlard pour enfin mettre tout en pratique et faire ses preuves pour montrer ce dont il était capable. Au début, il avait eu du mal avec la langue, mais étonnamment, il avait appris très vite et pouvait à présent parler bien anglais même si un petit accent restait.

* * *

- Thomas ? Que fais-tu encore ?

Le blond sursauta, c’était la voix de sa mère. Il avait maintenant dix ans et il était à la bibliothèque à regarder dans des livres un peu compliqué.. On l'avait défié à l'école et il désirait montrer à l'espèce d'idiot qu'il était mieux que lui avec ses valeurs. Il se cacha derrière une étagère en espérant qu’elle avait juste senti sa présence et qu’elle ne l’avait pas vraiment vu, mais ce ne fut pas le cas. Elle posa sa main sur son épaule et le regarda dans les yeux.

- Oui mère ?

Ses joues rosirent un peu, il ne s’attendait pas à de la compagnie. Elle ne répondit pas et lui prit le livre des mains doucement pour voir ce qu’il lisait et elle se mit à sourire.

- Un peu compliqué pour toi mon fils, non ?

Le blondinet sourit de retour à sa mère et fit non de la tête.

- Non mère, c’est très intéressant.

Il laissa une petite pause avant de demander :

- Mère, pourquoi acceptent-ils les sang de bourbes à l’école de Poudlard ? Ce ne sont même pas de vrais sorciers..

Sa mère se mit à rire et lui ébouriffa les cheveux.

- Parce qu’il y a beaucoup de monde qui pensent le contraire fils. Certains pensent qu’ils sont même plus brillants.

Le garçon la regarda ébahi. Bien évidemment, il avait déjà entendu ses parents lui dire qu’il ne fallait pas écouter tout les abrutis qui clamaient ce genre d’idées, mais le garçon, pour une raison totalement inconnue, avait imaginé que Poudlard n’accueillait que les vrais sorciers.

- Mais mère, les sangs de bourbes qui se sont mis dans notre famille, leur sang a sali le nôtre alors…

Son fils posait parfois des questions étranges.

-Alors quoi Tom ? C’était il y a très longtemps et tu n’es pas un sang de bourbe, tu le sais très bien mon fils.

Thomas se mit à rougir, sa mère avait raison, mais il avait peur d’être considéré comme cela par les autres qui serait plus pur que lui. Sa mère sembla deviner la crainte de son fils et elle posa une main sur sa petite épaule.

- Thomas, personne ne nous connaît ici, tu sais et tu devrais savoir que… - elle regarda de nouveau le livre que le blondinet avait dans la main - notre sang est bien meilleur qu’avant si tu as vu cet arbre généalogique, ce que je ne doutes pas.

Il avait bien écouté sa mère et hocha la tête pour montrer qu’il avait compris.

- Pardonnez-moi de mes questions mère, je voulais juste savoir..

Elle lui sourit et déposa un baiser sur son front ce qui fit aussi sourire le garçon.

* * *

Il avait à présent onze ans et c’était le grand jour qu’il avait tant attendu. Il avait reçu sa fameuse lettre et sa mère avait sauté de joie. Toute la famille s’était rendue sur le chemin de traverse pour aller chercher tout ce qu’il lui fallait. Le fameux dicton de « la baguette choisit son sorcier » s’était avérée bien vrai pour Thomas aussi. Il était fin prêt pour y aller et ses parents l’avaient conduit à la voie 9 3/4. Après des aurevoirs assez émotifs - surtout pour sa mère -, le blond avait fini par monter dans le train rouge qui l’avait conduit à l’école. Thomas se souvenait de son premier jour comme si c’était hier. Il s’était assis sur le tabouret face à la grande foule et c’était avec soulagement qu’il avait entendu le choixpeau magique lui annoncer qu’il allait être dans la maison qui était l’équivalent de celle où toute sa famille était passée. Il s’était vite habitué au rythme et à toutes ces nouvelles matières. La théorie, ce n'était pas pour lui, il était déterminé pour un domaine en particulier, les défenses contre les forces du mal. Il n’avait pas eu de mal à sympathiser avec les gens de sa maison car son sens de l'humour moqueur passait bien avec eux. Thomas était réservé au premier abord, mais pas spécialement timide, au contraire. Il n’aimait tout simplement pas se mêler à des personnes qu’il jugeait sans intérêt, mais il appréciait passer de son temps avec tout un tas de gens intéressants.

Le temps s’était écoulé depuis tout ce début de scolarité et l’école n’était plus aussi paisible que lorsqu’il était petit. Thomas avait à présent dix-sept ans, et il avait vu la situation se dégrader au fil des années. Il n’était pas difficile de noter la différence, car si l’on collectionnait les articles de journaux pendant des années - non pas qu’il le fasse - les enlèvements qui pouvaient paraître exceptionnels avaient au début surpris, mais ils s’étaient peu à peu transformés en des  « disparitions inexpliquées » qui se répétaient et cela avait commencé à faire plus de bruit à l’école dans les couloirs. Le pire était bien ces derniers mois et le blond ne se sentait clairement plus en sécurité. L’atmosphère même entre les professeurs était lourde et l’on murmurait que certains perdaient la raison dans le pays. La crainte avait été à son comble quand un mage noir s’était évadé d’Askaban en octobre dernier. Les journaux ne parlaient que de ça, et les mots « agression » ou encore « mort » faisaient la une de la gazette, sans compter toutes les forces de police magiques qui étaient là depuis le mois de décembre. Tom commençait à se sentir prisonnier, il n’était même plus possible de se rendre simplement à Préaulard boire une bonne bière au beurre comme autrefois sans avoir à le signaler. Le lieu était considéré comme dangereux surtout depuis la mort d’une élève à la tête du sanglier. Cela avait enfin fait prendre conscience aux petits aveugles que la sécurité à Poudlard était très fragile et que même leurs camarades pouvaient êtres des suspects potentiels… Ils vivaient tous parmi des « traitres » et Tom se méfiait de tout le monde, cela le rendait encore plus solitaire que d’ordinaire. Les aurors en rassuraient certains, mais la gazette continuait son flot d’évènements atroces. Certains de ses amis n’hésitaient pas à parler de « nouvelle guerre » et il était clair que son père qui travaillait toujours au ministère lui racontait parfois des choses inquiétantes, mais même eux ne semblaient pas tout à fait comprendre la totalité des événements. Le monde devenait de plus en plus sombre partout et ses parents étaient perdus. Ils avaient l’impression d’assister à une nouvelle aire de bizarreries malsaines comme au temps de la guerre auparavant où des mages noirs étaient en fuite et puis attrapés. Ca recommençait. Ils vivaient encore en Allemagne à cette époque, mais tout le monde des sorciers en avait entendu parler. La menace paraissait si floue mais si présente et tout le monde semblait vouloir tout étouffer à l’école avec toutes ces mesures de sécurité. Il savait que son père ne lui disait pas tout, le peu de fois où il le voyait. Ses parents lui avaient dit de se concentrer sur ses examens, comme il avait du le faire chaque année, car le diplôme était très important, mais Thomas adorait aussi le Quidditch et préférait largement prendre l'air plutôt que de rester enfermé toute la journée dans une pièce poussiéreuse. Il n’avait jamais eu trop de problèmes d’ailleurs, il avait réussi à s’intégrer chaque année que ce soit dans les cours ou avec ses camarades. Il était quelqu’un de ni trop effacé et ni trop au sommet de la pyramide. En bref Thomas était un jeune homme tout à fait normal vu par ses camarades bien que certains le trouvent assez distant au premier abord. Il ignorait ce qui allait se produire durant cette année qui était en cours, mais il avait le pressentiment que la situation de totale insécurité n’allait pas continuer en allant mieux. 

Tom est passionné de potions, de défense contre les forces du mal et d’arithmancie. Il y est très doué et aime bien s’entrainer à des sortilèges dans la salle sur demande pour améliorer son niveau pour montrer aux autres qu'il est plus fort et qu'il est supérieur aux nés-moldus. Quand il se rend sur le chemin de traverse, il apprécie aller à la boutique des potions et passer beaucoup de temps à se renseigner sur leur nature et de leurs effets. Il arrive très bien à les mémoriser. En revanche, il n’a jamais été fan des runes, c’est trop ennuyant et technique à son goût. L’histoire de la magie le passionne, mais l’étude des moldus le dégoûte et il trouve ça totalement inutile. Il est désespéré de l'avoir encore pour celle nouvelle année, mais faire haut et fort des blagues moqueuses clamées haut et fort - tout comme ses idées - sur les moldus et les sangs de bourbes l'amuse grandement. C’est un bon élève dans l’ensemble qui est toujours déterminé à faire gagner des points à sa maison pour montrer aux autres qu'ils ne sont pas aussi forts.

Si l'on sort du côté école, à part l'écriture et le violon, il est passionné de Quidditch. Ce sport l'a toujours fasciné, et il n'existe aucune autre activité plus belle et intelligente que le Quidditch. Encore une fois, ceux qui n'apprécient pas ce sport, sont pour lui des extraterrestres qu'il faut mettre dans une case à part. Ne jamais, jamais, critiquer la plus belle invention du monde sorcier !

Niveau amis, il a une préférence pour ceux qui vont lui être d'un intérêt. Il n'est pas patient avec les petits inutiles et s'il voit que ces personnes ne lui apportent rien, il ne va pas se gêner pour s'en chercher d'autres.